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Si vous êtes physiquement présent quand l'attaque se déroule et que faire ce qui suit n'a pas d'effet fâcheux sur vos transactions commerciales, la première réaction devrait être de débrancher simplement la machine du réseau en débranchant la carte réseau. La désactivation du réseau à la première couche est le seul vrai moyen de garder un attaquant en dehors d'une machine compromise (conseil avisé de Phillip Hofmeister).
Cependant, certains outils installés à l'aide d'un rootkit, d'un cheval de Troie ou même d'un utilisateur malhonnête connecté par une porte dérobée (backdoor), pourraient être capables de détecter cet évènement et d'y réagir. Voir un rm -rf / s'exécuter au moment de débrancher le réseau du système n'est pas vraiment très drôle. Si vous ne désirez pas prendre ce risque et que vous êtes certain que le système est compromis, vous devriez débrancher le câble d'alimentation (voire tous, s'il y en a plusieurs) et croiser les doigts. Cela peut sembler extrême, mais en fait cela désamorcera toute bombe à retardement que l'intrus pourrait avoir programmé. Dans ce cas, le système compromis ne doit pas être redémarré. Soit le disque dur devrait être déplacé sur un autre système pour analyse, soit vous devriez utiliser un autre support (un CD) pour amorcer le système et pour l'analyser. Vous ne devriez pas utiliser les disquettes de récupération de Debian pour amorcer le système, mais vous pouvez utiliser l'invite de commande fournie par les disquettes d'installation (Alt+F2 pour l'atteindre) pour analyser[74] le système.
La méthode recommandée pour récupérer un système compromis est d'utiliser
un CD autonome avec tous les outils (et les modules du noyau) dont vous pouvez
avoir besoin pour accéder au système compromis. Vous pouvez utiliser le
paquet mkinitrd-cd
pour construire un tel CD[75]. Vous pourriez également
trouver le CD FIRE
(anciennement appelé Biatchux) utile ici, car il s'agit d'un CD autonome avec
des outils d'analyse post mortem utiles dans ces situations. Il n'y a pas
(encore) d'outil basé sur Debian comme celui-ci, ni de moyen simple de
construire un CD en utilisant sa propre sélection de paquets Debian et
mkinitrd-cd
(vous devrez donc lire la documentation fournie avec
celui-ci pour faire vos propres CD).
Si vous voulez colmater la brèche de sécurité vraiment rapidement, vous
devriez retirer l'hôte compromis du réseau et réinstaller le système
d'exploitation à partir de zéro. Cela pourrait n'avoir aucun effet si vous
ne savez pas comment l'intrus a obtenu les droits du superutilisateur. Dans ce
cas vous devez tout vérifier : pare-feu, intégrité des fichiers, les
différents journaux de l'hôte de journalisation, etc. Pour plus
d'informations sur la marche à suivre après une intrusion, reportez-vous aux
documents Incident Handling
white papers de SANS
ou Steps for
Recovering from a UNIX or NT System Compromise du CERT
.
Certaines questions générales sur la façon de gérer un système Debian GNU/Linux compromis sont également disponibles dans Le système est vulnérable ! (En êtes-vous certain ?), Section 12.2.
Rappelez-vous que si vous êtes certain que le système a été compromis, vous ne pouvez pas faire confiance aux logiciels qui s'y trouvent ou à n'importe quelle autre information qu'il vous donne. Les applications pourraient dissimuler un cheval de Troie, des modules pourraient être installés dans le noyau, etc.
La meilleure chose à faire est une sauvegarde complète du système de
fichiers (en utilisant dd
) après avoir démarré depuis un
support sûr. Les CD Debian GNU/Linux peuvent être utiles pour cela, car une
console en mode texte est disponible dans le deuxième terminal une fois
l'installateur démarré (allez-y en pressant CTRL+ALT+F2 suivi de la touche
« Entrée »). À partir de cette console, sauvegardez les
informations ailleurs si possible (éventuellement sur un serveur de fichiers
par NFS ou FTP). Par la suite, vous pourrez analyser les informations pendant
que le système compromis est hors-ligne ou réinstallé.
Si vous êtes certain que la seule compromission est un cheval de Troie dans l'un des modules du noyau, vous pouvez tenter d'exécuter le noyau à partir du CD en mode rescue. Assurez-vous aussi de démarrer en mode single user de façon à ce qu'aucun autre cheval de Troie ne s'exécute après le redémarrage.
Le CERT (Computer and Emergency Response Team) est une organisation qui peut vous aider à récupérer un système compromis. Il y a des CERT partout dans le monde [76] et vous devriez contacter le CERT local en cas d'incident de sécurité qui a conduit à une compromission système. Les personnes du CERT local peuvent vous aider à le récupérer.
Fournir au CERT (ou au centre de coordination CERT) des informations sur la
compromission, même si vous ne demandez pas d'aide, peut également aider
d'autres personnes car les informations agrégées des incidents reportés sont
utilisées pour déterminer si une faille donnée est répandue, s'il y a un
nouveau ver dans la nature, les nouveaux outils d'attaque utilisés. Ces
renseignements sont utilisés pour fournir à la communauté Internet des
informations sur les activités
actuelles des incidents de sécurité
et pour publier des notes d'incident
et même
des alertes
. Pour
des informations plus détaillées sur la façon (et les raisons) de rendre
compte d'un incident, veuillez consulter les règles de
compte-rendu d'incident du CERT
.
Vous pouvez également utiliser un mécanisme moins formel si vous avez besoin
d'aide pour récupérer un système compromis ou si vous voulez discuter
d'informations d'incident, comme la liste de diffusion des
incidents
et la liste de diffusion des
intrusions
.
Si vous souhaitez rassembler plus d'informations, le paquet tct
(The Coroner's Toolkit de Dan Farmer et Wietse Venema) contient des utilitaires
pour effectuer une analyse post mortem d'un système. tct
permet
à l'utilisateur de collecter des informations sur les fichiers effacés, les
processus qui s'exécutent et plus. Consultez la documentation fournie pour
plus d'informations. Ces utilitaires, ainsi que quelques autres, sont
disponibles dans Sleuthkit et
Autopsy
de Brian Carrier. Ils permettent l'analyse post mortem
d'une image des disques par une interface Web. Dans Debian, vous trouverez les
paquets sleuthkit
(les outils) et autopsy
(l'interface graphique).
N'oubliez pas que l'analyse post mortem devrait toujours être faite sur une copie des données et jamais sur les données elles-mêmes. Si ces dernières sont altérées par cette analyse, vous pourriez perdre des indices importants pour comprendre ce qui s'est passé exactement, en plus de rendre les preuves potentiellement non recevables en cour.
Vous trouverez plus d'informations sur les analyses post mortem dans le livre
Forensic
Discovery
(disponible en ligne) de Dan Farmer's et Wietse Venema,
ainsi que leur Computer Forensics
Column
et leur Computer Forensic
Analysis Class handouts
. Le bulletin de Brian Carrier, The Sleuth Kit
Informer
, est également une très bonne source d'astuces pour les
analyses post mortem. Finalement, le Honeynet Challenges
est une excellente façon de peaufiner vos compétences en analyse post mortem
puisqu'ils contiennent des attaques réelles contre des pots de miel
et procurent des défis qui vont de l'analyse post mortem de disques durs à
l'analyse des journaux des pare-feu et la capture de paquets.
FIXME : Ce paragraphe fournira, dans un avenir proche je l'espère, plus d'informations sur l'analyse post mortem d'un système Debian.
FIXME : Décrire comment utiliser debsums sur un système stable avec les md5sums sur un CD et le système de fichiers récupéré restauré sur une partition séparée.
FIXME : Ajouter des liens vers des articles d'analyse post mortem (tel que
le défi inversé de Honeynet ou les articles de David
Dittrich
).
D'autres outils permettant l'analyse post mortem sont disponibles pour la distribution Debian :
strace
;
ltrace
.
L'un de ces paquets peut être utilisé pour analyser des binaires dangereux
(comme des portes dérobées) afin de déterminer comment ils fonctionnent et
ce qu'ils font au système. ldd
(dans libc6
),
strings
et objdump
(tous deux dans
binutils
) font aussi partie des outils fréquemment utilisés.
Pour faire l'autopsie de binaires suspects ou contenant des portes dérobées
récupérés d'un système compromis, vous devriez utiliser un environnement
sécurisé (par exemple, dans une image bochs
, xen
ou
un environnement chroot
é en utilisant un compte ayant peu de
droits[77]). Le système
pourrait être victime de la porte dérobée et compromis à son tour si vous
ne prenez pas garde !
Si vous êtes intéressé par les programmes malveillants, alors vous devriez
lire le chapitre Malware
Analysis Basics
du livre Forensic
Discovery
de Dan Farmer et Wietse Venema.
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Securing Debian Manual
Version: 3.13, Sun, 08 Apr 2012 02:48:09 +0000jfs@debian.org